Ce sont plus de soixante-quinze participants des équipes éducatives de la délégation auxquels se sont joints une vingtaine de représentants du réseau lasallien de la Belgique Sud qui ont été accueillis à La Salle Lille.
Chacun s’était mis en route pour échanger sur le thème de “L’interreligieux, un chemin d’espérance”, thème retenu en lien avec les orientations de l’Amel (Assemblée de la mission éducative lasallienne).
Permanence d’une pratique religieuse, la mosquée de Lille occupe avec quelques aménagements une ancienne chapelle dominicaine. La volonté de nos hôtes musulmans fut manifeste d’expliquer leurs rites avec une insistance marquée pour la sincérité qui devait en être la source. Le thème du prêche de vendredi “le sens de la bienfaisance” ne pouvait que trouver écho en nous. Même chaleur au temple protestant où un pasteur venu des Pays-Bas, marié et père de deux enfants, a mis en évidence les similitudes chrétiennes mais aussi les différences, se prêtant facilement au dialogue avec un auditoire à l’écoute et rempli de curiosité. La cathédrale de La Treille était quant à elle loin d’avoir livré tous ses secrets et notre guide nous aida à revisiter ce lieu de culte pourtant plus familier. La symbolique des vitraux entre tradition et modernité a particulièrement retenu notre attention et nous avons décrypté avec soin la symbolique de cette façade innovante.
Ce fut ensuite au tour de Colette Hamza, religieuse Xavière et déléguée du diocèse de Marseille pour les relations avec les musulmans, de nous livrer quelques clés pour un dialogue constructif. D’emblée cette religieuse engagée et au parler vrai posa un préalable essentiel : « je ne visite pas la maison de mon voisin avec mon propre trousseau de clés ! ». Et de poursuivre une analyse sémantique autour des mots débat, échange, entretien, dialogue, rencontre, tolérance, conversation pour situer les différents niveaux de la rencontre. Il s’agissait ensuite de préciser la position de l’Église catholique. Sa mission est d’être au cœur du monde, affirmant que la différence de l’autre m’intéresse et me permet d’approfondir mes propres convictions, osant dire avec les papes que nous sommes tous des “pèlerins de la vérité”. Dans ce contexte, clarté, douceur, confiance et prudence s’imposent dit Paul VI. Avec force, Colette Hamza nous redit l’importance d’être signe de ce qui nous fait vivre au-delà du dogme, pour permettre aux jeunes générations de trouver sens à leur vie. Elle esquissa également quelques pistes pédagogiques vers l’éducation aux médias et l’éveil de l’esprit critique.
voire http://lasallefrance.fr/L-interreligieux-chemin-d-esperance
Pour le Clal de la délégation Nord,
Alain Desplechin