Bibliothèque de Rue a Bayadeya

C’est au Mouvement ATD Quart-Monde que nous empruntons le concept de « Bibliothèque de Rue ». Puisque les gens ne fréquentent pas les bibliothèques, c’est à elles d’aller vers eux. A Bayadeya, une équipe de cinq à douze volontaires, chacun muni d’un livre dont il a bien intégré le récit, se rend chaque vendredi à 13h00 dans une rue choisie un peu au hasard. A notre arrivée, les quelques enfants présents donnent l’alerte. En peu de temps entre 25 et 50 enfants s’agglutinent sur un des bancs en ciment qui flanquent le pied des maisons.

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Si les volontaires sont nombreux, on forme rapidement de petits groupes qu’ils prennent en charge seuls. Sinon, on laisse les enfants en grand groupe, et les conteurs se succèdent pour narrer leur aventure favorite. Mais il faut savoir terminer, car les enfants, tout yeux tout oreilles, en redemandent toujours. La « Bibliothèque de Rue » se déroule dans une ambiance gaie. Il ne faut pas oublier son objectif final : donner aux enfants le goût du livre, prouver qu’il n’est pas qu’un outil scolaire mais source intarissable de plaisir. Il nous arrive de monter un sketch à partir d’une histoire et on clôt la séance par une photo de groupe qui s’envolera sur facebook.
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L’idée a surgi d’étendre la possibilité pour les enfants d’avoir accès au livre. Huit volontaires ont accepté de prendre trente livres en dépôt chez eux, et de les distribuer aux enfants de leur rue ou de leur quartier, de veiller à ce qu’ils circulent tout en enregistrant les sorties et les retours. Leur rôle d’animateur est élastique : ils peuvent encourager quelque membre de la famille des emprunteurs encore illettrés ou « commençants » à leur lire le petit livre, ou eux-mêmes peuvent s’improviser « lecteurs publics » dans la rue.
Enfin, pour matérialiser le concept, il est question de fixer une «Boîte aux Livres » sur la façade de la maison des dits responsables. C’est là qu’ils rangeront les livres et le cahier d’enregistrement. Cette publicité touchera toute la population environnante. La séance d’ « accrochage » a déjà eu lieu en fin de « Bibliothèque de Rue » devant un public où se mêlaient des adultes. Et on remet solennellement la clé du cadenas au responsable…

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Xavier Subtil